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isabelle clerc

13 décembre 2009

Virginia Woolf

Aux puces aujourd'hui, à part le froid (petite neige ce matin sur Paris), il y avait Alain Broussaille, marché Serpette, allée 3, stand 13.
Un passionné de stylos, de briquets, certains du 18°siècle, à silex et amadou.
Passionné donc passionnant.
Noémie lit "Une chambre à soi"
J'ai cru que ça lui semblerait "démodé" mais pas du tout.
Moi, je lis la correspondance de Virginia et de Lytton Strachey (Le Promeneur).
On finit par haïr "les manières directes"

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11 décembre 2009

jim jarmusch : The limits of control

On se tient plus droit comme B. en sortant de la salle du cinéma des cinéastes où cinq spectateurs de 14h10 à 16h10 ont suivi l'"épopée nonchalente", qui, à vrai dire, n'a rien de nonchalent.
Tension, concentration, abandon d'aucune sorte.
Le chemin de cette vie "qui ne vaut rien" comme le clament les camions et les cimetières, où la réalité se montre comme elle est, subjective, arbitraire, est ponctué de rites, deux expressos dans deux tasses séparées, O solitude!, le silence de B. qui ne parle pas la langue (pratique), des exercices de yoga qui n'en sont pas, des lits qui portent le corps vêtu et allongé de B., parfois visité par une femme nue, rappel du "déjeuner sur l'herbe" de Manet, les paysages qui défilent derrière les hublots des avions, des trains, des jeeps.
A la fin, plus rien n'est inscrit sur le papier logé dans les boites d'allumettes que s'échangent à Madrid et ailleurs, les personnages du film. Le dernier papier est blanc comme la toile du musée madrilène, comme le ciel parisien à 16h12 que fendent bruyamment des missiles au dessus de la place de Clichy.
Mission accomplie.
Film accompli.
The limits of control.

9 décembre 2009

dispariton de Swami Satyananda

Disparition de Swami Satyananda

Hari Om, Namo Narayana,
Nous souhaitons vous informer que notre guru Sree Swami Satyananda a quitté son corps dans la nuit du 5 au 6 décembre 2009. Il était assis en Padmasana pour vivre son Maha Samadhi. Nous avons commencé à réciter le Maha Mrityunjaya et nous allons continuer lundi, mardi et mercredi à 19 h 30, pour la paix de son âme et pour que son inspiration et sa Grâce puisse continuer à guider tous ceux qui croient en Lui. En dehors de la tristesse que peut ressentir le mental, il y a un sentiment de paix et de présence infinie, sans limite de lieu ou de temps, que chacun peut vivre en son for intérieur. Vous pouvez vous joindre à cette récitation de mantras, selon votre sentiment…Om Tat Sat.*
Immédiatement ou presque, la planète a su que Swami Satyananda s’en était allé dans la nuit du 5 au 6 décembre. La fête venait de finir à Rikhia. Celui qui avait dit en 1986 : « Le yoga émergera comme une culture puissante et changera le cours des évènements du monde », avait attendu pour partir.
Né en 1923, il est ordonné Swami en 1943. Il fonde la Bihar School à Munger (Bihar) en 1963, qu’il quitte en 1983, laissant l’école aux bons soins de Swami Niranjan : « Il a tout de naissance, disait-il. Je l’ai initié quand il avait 7 ans. Depuis, il vit indépendant. A 11 ans, il a commencé à voyager dans le monde entier. Il est donc sûr de lui. Un homme qui a confiance en lui est très compétent ». Et Swami Niranjan fera de l’école la première université de yoga au monde.
A partir de 1983, Swami Satyananda voyage et se retire deux mois à Trayambakeshvar près de Bombay. A cet endroit,  lui est révélé le lieu où il doit s’installer : Rikhia. Il y construit l’ashram pour sa sadhana sur un très ancien lieu de crémation : « J’y vis sans me retourner sur le passé. Je sais que ce que j’ai fait est l’œuvre d’une force supérieure et j’ai entière confiance en Swami Niranjan qui a pris la relève ».   
Chaque année en décembre il organisera à Rikhia la fête de Sita Kalyanam que rejoignent des dizaines de milliers de personnes, venues de partout, les bras chargés de cadeaux qui sont redistribués : « Recevoir est naturel, disait-il. Donner est plus difficile. La loi spirituelle consiste à donner. Le don exclut toute attente de recevoir. Ce que je reçois, je le donne encore et encore. Donner, donner, donner, c’est le plus haut des mantras ».  Swami Satyananda avait créé des dispensaires, des écoles, logé des sans abris, doté des filles à marier, aidé des veuves…
Lui qui avait tant fait pour répandre le yoga « de porte en porte et de rivage en rivage », sur l’injonction de Swami Sivananda, ne pensait pas que cette discipline risquait de changer en changeant de pays. Du moins pas fondamentalement : « C’est comme le pain. Chez nous c’est le yoga-chapati, chez vous c’est le yoga-baguette ». 
Il se considérait comme une personne ordinaire qui avait reçu la grâce de Dieu. Pour lui, il appartenait à chacun de réaliser Dieu en soi : « Le yoga union avec le Soi peut être enseigné. Pas la religion ».
Un grand guru, au sens premier du mot de celui qui pèse lourd, celui qui dissipe les ténèbres, nous a quittés, mission accomplie. Swami Niranjan, littéralement le sans tâches, et Swami Satsangi, bientôt en France, prennent la relève. Isabelle Clerc

•    Swami Brahmatattwa du Centre de Yoga Satyananda de l'Aube
•    Se reporter à Santé Yoga N°17 pour rencontre avec Swami Satyananda.

7 décembre 2009

Antonio Caballero

Un mal sans remède

« Mais la vie ne peut pas non plus consister en cela, à fabriquer des morceaux de poèmes avec des morceaux de vie.
Sans parler du fait qu'il faisait toujours le même poème.
Bien sûr : c'était la même vie.
C'est naturel : les choses sont pareilles aux choses.
Non, non, non, non : il doit y avoir autre chose, ailleurs. Une autre vie. »
Extrait de : "Un mal sans remède", Antonio Caballero (Belfond).
Un livre merveilleux qui nous emmène en Colombie, mais pas seulement :  au coeur de l'oligarchie, de la militance révolutionnaire trotskiste,  de la vision que les hommes ont des femmes, des nuits démentes à Bogota.
Le talent du détail, le talent de la justesse des dialogues,
ce style encore vivant en Amérique latine, baroque, laissant libre l'imagination, et donc mettant en scène le réel.
A lire avec un imperméable ( il pleut beaucoup, la fameuse llovisna, ce petit crachin qui tombe par rafales sur la ville)
A lire de toute urgence car ce n'est pas seulement la Colombie, c'est un certain état du monde, où du moins ce qui a contribué à cet état du monde.
On ne rencontrera pas dans le livre de Caballero l’Amazonie et ses chamans. C’est un autre livre, un autre récit de voyage :  "La liane des dieux" (Accarias L'Originel).

17 janvier 2008

saint, fou, poète

Je déjeunais à l'hôtel du Nord. Même façade qu'en 1938 quand Carné tournait avec Arletty. On entend encore l'écho de son "atmosphère, atmosphère". Mais où est l'atmosphère aujourd'hui à part la façade ?
Un fournisseur en vins faisait déguster au directeur des millésimes. Certains tellement anciens qu'ils sont "minéralisés", disait-il. Un vin-pierre, un vin minéral, ça me tentait bien, (j'adore les pierres, j'en ai plein le jardin), j'ai demandé si je pouvais les aider. "Je ne suis pas chez moi" a dit le fournisseur. Le directeur n'a rien dit.
Sûr que ça aurait été plus chaleureux avec Marcel et Arletty. Mais la chaleur, ça ne se fait plus. Quand on en veut on prend un ticket d'avion, on se fait la malle vers Maurice ou Maldives. Quand on ne pourra plus s'envoler, question prix, question pollution, il fera peut-être plus chaud à l'hôtel du nord.
Du coup, j'ai pensé au peu de différence entre le saint, le fou, et le poète. La seule, c'est que le poète (disait Roland Barthe) adresse sa lettre, la met dans une enveloppe, colle un timbre et l'envoie. Ni le fou, ni le saint, ne le font. Qu'aurait-il dit du blagueur/bloger, qui se jette sur la toile?

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16 janvier 2008

comme ça vient

bonjour

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isabelle clerc
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